Familles Rurales est le premier Mouvement Familial, il compte 120 000 familles adhérentes vivant dans 10 000 communes.
Indépendante de toute obédience politique, syndicale, professionnelle ou confessionnelle, Familles Rurales est une organisation laïque.
Son objectif est de promouvoir les personnes, les familles et leur lieu de vie dans un esprit d’ouverture à tous et de rapprochement entre les générations.
En tant qu’association agréée de défense des consommateurs et disposant de la reconnaissance spécifique, le numérique tient une grande place dans ses actions et préoccupations.
En 2022, deux sujets nous ont particulièrement occupés :
- La fracture numérique : loin d’être un mythe, elle demeure une réalité qui exclut plusieurs millions de nos concitoyens de cet outil devenu essentiel pour accomplir des actes du quotidien
- La démocratisation de la fibre et les trop nombreux écueils qu’elle induit pour des consommateurs auxquels les opérateurs imposent un saut dans le temps, à l’époque où « tout était la faute de l’autre » si la connexion ne pouvait être établie ou rétablie
L’apparente « bonne » couverture numérique du territoire français et la nécessité de poser une définition réglementaire et/ou légale du « haut débit efficient »
Les bons résultats qui transparaissent tant des cartes des opérateurs que de celles de l’Arcep s’apparentent à un mythe bien plus qu’à la réalité pour de nombreux territoires ruraux et péri-urbains. En effet, dans les faits, en matière d’ADSL si le Président de la République promettait, en 2017, à l’occasion de la Conférence Nationale des Territoires un accès à un haut débit d’au moins 8 mégas pour tous au plus tard fin 2020, force est de constater que le compte n’y est pas. Dans la vraie vie, les règles demeurent dictées par la loi des contrats. Or, aucun opérateur ne s’engage à fournir contractuellement ce « haut débit » de 8 mégas via le cuivre ou les offres 4G Box. De nombreuses familles doivent ainsi (très souvent en milieu rural) se contenter d’un engagement du professionnel à leur fournir 512k, seuil fixé arbitrairement et en complet décalage avec leurs besoins.
Pour Familles Rurales, le temps est venu, à défaut de contraindre les opérateurs à fournir ce débit minimum de 8 mégas (dans leurs offres ADSL et 4G Box notamment), de qualifier correctement ce « haut débit » en posant une définition réglementaire de ce qu’il devrait être. Proposer des offres, sous ce seuil, devrait à minima être assimilé à du « bas débit » ce qui rétablirait une certaine vérité.
Mais, puisqu’en matière de communications électroniques force est de constater que trop souvent les promesses n’engagent que ceux qui y croient, les consommateurs se voient contraints de se soumettre à des règles de marché qui leur empêchent tout recours ou presque dès lors que ces quelques 512kbit/s sont fournis.
Notre lobbying se poursuit donc afin que nos décideurs qu’il s’agisse de l’exécutif ou à défaut du législatif pallient cette absence de définition sans laquelle la situation de millions de consommateurs ruraux et péri-urbains paraît irrémédiablement compromise dans une société ou tout ou presque passe pourtant par la dématérialisation.
L’apparente éligibilité à la fibre
Si pour certains ménages, l’arrivée de la fibre est perçue comme une bénédiction, pour d’autres c’est le début des problèmes : raccordement annoncé mais impossible, coût des travaux laissés à la charge des familles dissuasifs, interruption de services liée à des raccordements inadaptés…
Le problème n’est alors plus de garantir un débit efficient puisqu’en matière de très haut débit une définition est posée – à partir de 30 Mbit/s (mais alors pourquoi ne pas en faire autant pour le haut débit, telle est la question…) – mais un raccordement digne de ce nom.
Carton rouge pour l’ensemble du secteur qui trop souvent se dédouane tantôt sur l’opérateur d’infrastructure, tantôt sur l’état du bâti, tantôt sur « la faute à pas de chance », les travaux de génie civil n’étant pas toujours une science exacte…
Ce qui est possible sur le papier, ne le serait pas toujours techniquement dans les faits.
Compte-tenu de ce contexte, si Familles Rurales ne saurait nier certaines difficultés inhérentes à l’arrivée d’une nouvelle technologie, il n’en est pas moins inadmissible de laisser le consommateur sans solution ni accompagnement idoine.
Il semblerait, de surcroît, qu’en la matière les alertes adressées par la Médiatrice des communications électroniques (laquelle permet la résolution amiable de milliers de différends chaque année) ne suffisent pas.
C’est la raison pour laquelle nous appelons le régulateur à l’action afin de mieux accompagner les consommateurs dans cette transition en qualifiant mieux l’origine des dysfonctionnements en vue de les résoudre plus rapidement, voire en sanctionnant les écueils.